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C'est quoi le Burn-Out ? 

Quand le Travail Consume

Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est une réponse à un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès. Il se manifeste par trois dimensions principales : un sentiment d’épuisement émotionnel profond, une dépersonnalisation (un regard distant et cynique envers son travail et les personnes concernées), et une réduction du sentiment d’accomplissement personnel.

Le burn-out, que le discours courant appréhende comme un syndrome d'épuisement professionnel (Le Robert), caractérisé par une fatigue psychique et physique doublée d'un sentiment d'impuissance et de désespoir, trouve une définition plus élaborée chez Schaufeli et Enzmann. Ils le décrivent comme un état d'esprit durablement négatif, intrinsèquement lié au champ du travail et affectant des sujets dits "normaux" (les problématiques telle que : dépression agravée et bipolarité sont exclus).

 

Ce tableau clinique se déploie initialement par un épuisement, escorté d'une anxiété et d'un stress qui débordent les capacités de réponse du sujet, s'accompagnant d'un sentiment d'inefficacité qui mine la motivation et engendre des comportements dysfonctionnels au sein de l'espace professionnel.

Cette condition psychique, insidieuse dans sa progression, peut longtemps échapper à la vigilance du sujet lui-même, résultant d'une discordance fondamentale entre les investissements subjectifs et la réalité du monde professionnel, souvent auto-entretenue par des stratégies d'adaptation inadéquates.

L'étiologie du terme "burn-out" situe sa genèse aux États-Unis, avec l'usage pionnier qu'en fit Bradley, avant d'être repris et conceptualisé par le psychanalyste Freudenberger en 1974. Ce dernier, s'appuyant sur sa propre expérience subjective, le décrit comme un processus où l'individu, à l'instar d'un édifice, est consumé de l'intérieur par les exigences d'un monde complexe, un psychisme qui s'épuise et se détruit sous l'effet de ces pressions, malgré une façade extérieure parfois intacte.

Le burn-out se présente ainsi comme une pathologie "limite", se situant à l'interface du monde extérieur et de l'économie psychique du sujet. Il émerge d'un dysfonctionnement nodal entre le sujet et l'Autre social, principalement dans sa dimension du travail. Une potentialité psychique inhérente au sujet se trouve butée, voire contrecarrée par une exigence exogène (le plus souvent issue du champ professionnel), et cette potentialité, faute d'une symbolisation adéquate, se retourne contre le sujet lui-même. La cause profonde pourrait résider dans un court-circuit entre le désir inconscient du sujet et les injonctions, souvent aliénantes, du discours de l'Autre professionnel.

Contrairement à une lecture sociologique hâtive, le burn-out transcende les catégories socio-professionnelles, touchant une part significative de la population active, des agriculteurs aux cadres, avec une surreprésentation des femmes dans ces différentes catégories. Paradoxalement, le lien intrinsèque au monde du travail n'exclut pas les sujets au chômage, également susceptibles d'en être affectés.

La sémiologie du burn-out, se manifestant comme un syndrome plutôt qu'une maladie nosographiquement définie, déroute par la plasticité de ses symptômes, oscillant entre le positif et le négatif, à l'instar de la fatigue, pouvant être à la fois omniprésente ("je suis toujours fatigué") ou paradoxalement absente dans la conscience du sujet.

Parmi les signaux cliniques

on note :
  1. Une fatigue qui excède la réalité de la charge de travail, pouvant s'exprimer par un sentiment d'épuisement constant, parfois nié par le sujet lui-même.

  2. Une chute de l'estime de soi, où un sentiment d'inutilité envahit le sujet, avec la conviction d'une incapacité future. Le narcissisme se trouve ici atteint d'une manière potentiellement plus radicale que dans la dépression, bien que pouvant se manifester inversement par une exacerbation narcissique, un sentiment d'indispensabilité aliénant ("sans moi, rien ne fonctionne").

  3. Un désespoir tenace, avec l'idée fixe que cette situation est irrémédiable.

  4. Un épuisement psychique, une véritable inhibition de la pensée, où le sujet se plaint d'une "tête vide", d'une circulation psychique entravée.

  5. Un isolement progressif de l'entourage proche.

  6. Un désintérêt généralisé, le monde étant perçu comme une surcharge excessive, conduisant à un blocage des potentialités de communication et de réinvestissement libidinal dans d'autres sphères que le travail.

  7. Des troubles psychosomatiques et physiques, qui, dans ce contexte, peuvent paradoxalement signaler une tentative du psychisme de trouver une voie d'expression pour l'affect, un "combat" du corps (bien que leur chronicisation soit un mauvais signe).

  8. La tentation d'en finir, qui, contrairement à la dynamique dépressive où elle peut être théâtralisée, reste ici souvent non verbalisée, augmentant le risque de passage à l'acte, en congruence avec le retrait social.

  9. Des comportements à risque.

  10. Une dénégation des signes avant-coureurs par le sujet, qui, contrairement au déprimé tourné vers l'Autre accusateur, nourrit une conviction interne de pouvoir surmonter la situation par sa seule volonté ("je vais gérer"). Cette surestimation de ses capacités, ancrée dans une haute estime de soi initiale, explique la rareté des consultations précoces.

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D'un point de vue psychologique lacanien :

L'affect nodal dans le burn-out est la culpabilité. Elle opère comme un signifiant maître insidieux : "Si je suis coupable (de ne pas être à la hauteur, de ne pas répondre aux exigences), je ne mérite que la mise au rebut, la 'combustion' (burn-out)". Cette culpabilité préexistante au déclenchement du syndrome fait du sujet une proie privilégiée pour les injonctions paradoxales et les pressions managériales. Elle cristallise la conviction délétère du sujet de n'être "bon à rien".

Le sujet se trouve désinséré du réseau intersubjectif, aliéné dans un rapport spéculaire et imaginaire à l'Autre professionnel (au maitre). La cure analytique, en offrant un espace où le sujet peut s'adresser à un analyste comme sujet, vise à sa réinsertion dans le champ de l'Autre symbolique (un parimis d'Autre, il n'y a donc pas de maitre) et au travail d'élaboration de cette culpabilité. L'enjeu majeur réside dans l'évitement d'une réactualisation de la relation de domination au sein du transfert (il n'y a donc pas d'exercice à réussir ou rater et pas de punition).

Le désir, initialement projeté dans l'investissement professionnel, s'est trouvé confondu avec le projet imposé par l'Autre. La cure s'attachera à démêler cette confusion fondamentale, à interroger ce "collage" aliénant au travail.

L'idéal du moi, loin d'être un moteur subjectivant, devient persécuteur lorsqu'il est constamment bafoué par la réalité professionnelle. L'écartèlement entre l'idéal et le réel engendre une culpabilité écrasante.

La prise en charge d'un sujet atteint de burn-out implique une double approche

Dans l'action directe (en amont de la cure, depuis l'extérieur) : Il est impératif de briser l'investissement totalitaire du travail, véritable entreprise de mort psychique et humaine. Paradoxalement "confortable" pour le sujet car réduisant le champ de son investissement à une seule sphère, cet enfermement doit être contré par une réintroduction d'hobbies, d'une vie familiale et sociale réinvestie, y compris la dimension de la sexualité dans le couple. La restauration d'un réseau intersubjectif est fondamentale pour relancer la dynamique libidinale (en gros l'energie qui nous fait avancer).

Dans l'action psychique (la cure) : Une psychothérapie en face à face initiale est souvent nécessaire pour permettre au sujet d'évacuer le trop-plein émotionnel avant d'envisager une analyse proprement dite. Un "entendu réel" de sa souffrance est un préalable indispensable. Le travail thérapeutique s'orientera vers l'élucidation des idéaux du sujet, car le burn-out est une atteinte aux fondements éthiques de son identité (qu'est-ce que nous désirons réellement).

 

Progressivement, il s'agira d'interroger le désir et de le dégager de sa confusion avec l'engagement professionnel. Le désir, en tant que force subjective, ne doit pas être aliéné et soumis à la contingence d'une réalité matérielle imposée par l'Autre. La cure vise à redonner au sujet une marge de manœuvre psychique, une capacité à être entièrement indépendant des diktats de la réalité externe.

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Patrick MARTIN 

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