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Normal et Pathologique

Introduction à la question du normal et du pathologique

Petit piège mes chers lecteurs, je vais aborder cela de manière rapide, mais vous pouvez comme moi, trouver une source inépuisable de réponses à cette question dans les différents livres que je présente ici.

 




 

Pour commencer, je vous invite à lire ce petit livre, qui apporte une idée nouvelle de la conception de la normalité ou du pathologique dans le développement, L’auteur nous invite à repenser le monde et à essayer de comprendre comment penser les rapports à l’autre, loin de la penser des bien-pensants qui veulent bien penser.

Dans son livre, Patrick Doucet (professeur de psychologie au Canada) : Comment l'éducation sexuelle peut rendre intelligent - Orientations sexuelles et homophobie. Il nous fait part de la différence de l’autre à travers le monde et nous permet d’apprendre que ce que l’on pense de normal, ne l’est pas tant que ça.

 



Le lire m’a véritablement rendu plus intelligent, ou moins bête…


Le normal et le pathologique en médecine
La Maladie

 

Pour répondre à la question de : qu’est-ce que le normal ? Il y a deux aspects à prendre en compte l’un quantitatif et l’autre qualitatif, comme souvent dans les sciences humaines. Ce rapport est dû à notre désir de rendre scientifique les choses. L’aspect quantitatif est en référence à la géométrie, cela nous ramène à une idée de conformité à la règle, mais aussi de moyenne. L’autre, celui qualitatif, correspondra plus à ce qui est dépourvu de tous caractères exceptionnels ou ordinaires.

Maintenant, définissons ce qui correspond à un état de pathologie, pour bon nombre de scientifiques, cela correspond à une augmentation du processus normal.

Prenons deux exemples :

  • Il est normal d’éternuer une à deux fois par jour, il sera pathologique d’éternuer une dizaine de fois en dix minutes.

  • Il est normal de se laver les mains environ 10 fois par jour, par contre, il sera anormal de se les laver 250 fois.

Cette théorie, finalement, date du Moyen Âge. L’idée selon laquelle la maladie réside dans le fait que le malade augmenterait ou diminuerait quelque chose. Cette augmentation deviendrait gênante pour la personne, à tel point qu’on la nommera pathologique.

Il est envahi, infesté d’humeur, avant on le vidait, le saignait de ses humeurs. Cela ne vous rappelle rien ? Molière peut-être ?

 

La maladie inclut l’expérience de chacun d’entre nous

Qu’est-ce que véritablement la maladie, si ce n’est une chose qui nous fait souffrir ? Un mal de dos, de tête, un rhume, un cancer, la dépression… Il faut essayer de comprendre la maladie comme une gêne dans le quotidien, comme quelque chose qui nous empêche de mener à bien chacune de nos actions ou occupations journalières.

Par ailleurs, il semble important de comprendre qu’il n’y a pas toujours de lien entre les variations quantitatives et les symptômes. « Leriche considère que la douleur n’est pas de la nature, que c’est un état authentiquement anormal ».


Note de Canguilhem :

Celui-ci se pose la question de la valeur fonctionnelle de la douleur. Elle n’a pas seulement des attributs subjectifs mais selon lui un rôle fonctionnel. Elle a pour emploi de prévoir et protéger de certaines agressions internes ou externes.

La douleur nous parle, elle vient nous dire quelque chose. C’est plus tard avec le développement de la psychosomatique que l’on ira plus loin et que l’on parlera du message de la maladie. (voir prochain article sur Pierre Marty et l’école de la psychosomatique)

 

 

NB :

Il faut savoir que nous ne réagissons pas tous de la même manière face à la souffrance ou la maladie. Être en bonne santé, aujourd’hui c’est surtout quelque chose de normatif. Nous sommes dans une course à celui qui sera le plus mince, le mieux alimenté en macronutriment, celui qui fait le plus de sport. Mais surtout tout cela doit rester dans un régime de pensée idéaliste : Être en bonne santé.


Pour ce qui concerne la différence, ou la maladie, il nous faut en tant que soignant nous référer à la parole de l’individu.


La maladie et la norme sont fixées par le malade
Terme normal – équivoque (fait – moyenne – valeur)

Avec l’apparition de la notion de normal, il semblait évidemment qu’à un moment dans notre histoire allait apparaître celle d’anomalie. Une anomalie est une irrégularité par rapport au normal. Par exemple une anomalie peut être le résultat d’une maladie. Donc en prenant en compte non pas la société, mais l’individu, nous remettons au centre, la pensée du malade. Ce dernier se jugeant par rapport à sa norme propre.


Note :

Chez un enfant une anomalie comme : le retard mental, l’infirmité ou une malformation congénitale ou encore anomalie héréditaire, Ce sera pour l’entourage qu’il y aura un problème, le plus souvent. Et c’est cela qui fera prendre conscience à l’enfant de sa différence. Si l’enfant est aimé comme il est : tout va bien… Le petit enfant a tendance à penser que ce qui est réel est normal. 

Voir le film : Pénélope.


Nous comprenons donc qu’il y a un gros impact du regard de l’autre dans la question de ce qui est normal ou non. Ce regard c’est finalement ce que l’on appelle les valeurs sociales. Ces valeurs permettent facilement ou non de s’accepter, ainsi par exemple, dans le film : Pénélope, dans un premier temps c’est dans le regard de l’autre que l’enfant, bien qu’aimé, ne peut se construire comme étant normal. Puis en sortant de sa prison de verre, Pénélope est confrontée à une nouvelle norme qui la libère. Autre exemple : aujourd’hui être en bonne santé, c’est être normatif.

 

 

En résumé :

La frontière entre normal et pathologique est difficile à définir si l’on compare l’individu aux autres. D’ailleurs c’est ce que font les enfants, les adolescents et les adultes. Par contre, passé un certain stade, l’âge nous apporte des réponses, et une certaine forme de sagesse. Si l’on compare l’individu à lui-même dans le temps, la distinction est plus facile. Il doit savoir instituer des normes nouvelles dans des situations nouvelles.



Pour aller plus loin

FREUD : psychopathologie de la vie quotidienne 1901
L’acte manqué :

Un acte manqué est finalement toujours un acte réussi. Notre esprit vient nous parler de force puisque nous ne nous écoutons pas. C’est donc un « acte ou le résultat explicitement



visé n’est pas atteint, mais se trouve remplacé par un autre. Attention les actes manqués sont toujours des actes psychiques complets qui ont généralement un sens dans certaines théories » (ici la psychanalyse).

Dans la théorie analytique ou psychanalytique cette forme d’acte nous démontre que « les processus normaux suivent les mêmes règles que les processus que nous appelons pathologiques ». Il montre que chez les individus « normaux », il y a des conduites inattendues auxquelles on donne généralement des explications telles que fatigue… FREUD estime que ce ne sont pas de bonnes explications.

Pour lui, il y a plusieurs types d’actes manqués :

  • Lapsus,

  • Mauvaises lectures,

  • Fausses auditions,

  • Oublis de mots que l’on connaît très bien,

  • Se tromper de jour,

  • Oubli d’un train…


Ils auraient un sens : ces actes seraient au service d’intentions précises qui ne peuvent pas s’exprimer ouvertement. Et si elles ne peuvent pas s’exprimer, c’est en raison d’un combat qui a lieu dans notre esprit. C’est en quelque sorte le plus souvent des choses que l’on ne peut s’avouer à soi-même parce que pas socialement incorrect ou nous attaquant directement dans notre amour-propre. Cette tendance va être renvoyée dans les tréfonds de notre esprit, mais qui ne va pas vouloir y rester et va donc trouver un moyen de s’exprimer et va se manifester par l’acte manqué. Cela permet l’évitement d’une sensation de déplaisir. Il pense que les lapsus révèlent les véritables pensées de l’individu.


Attention : tous les actes manqués ou lapsus ne sont pas interprétables ou à interpréter. Une nuance apparaît de nos jours. Pour ma part, j’aurai plus d’intérêt à relever ce que le patient ignore avoir fait.

 

Intéressant à connaître

Biermann décrit ce qu’il nomme des personnalités à accidents, à qui, ils arrivent tout le temps quelque chose, ils ont plein d’accidents. Ces patients se mettent délibérément (ou très inconsciemment) dans des situations à risques. Ils sont plus ou moins conscients des risques. Ils font ça pour obtenir :

  • L’attention de l’entourage ou

  • Ils s’estiment invulnérables, tout-puissants ou

  • Ils désirent obtenir des marques d’affection de leur entourage ou

  • Ils ont des pulsions suicidaires et cherchent à se détruire.

Pour Biermann c’est tout de même un geste suicidaire.


À savoir

L’absence de frontière infranchissable entre normal et pathologique est très importante dans une perspective de soin. Paul Israël parle de situation limite, cela n’est pas linéaire, d’autant plus chez l’enfant.


 

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